Le château de Roeulx, plus communément appelé le château Soualle.
Cette carte postale ancienne, laissait entendre qu’il existait dans la
commune ce château.
Il
n'en est rien. Une erreur typographique, ou un manque d'inattention de
la part de l'imprimeur
de la carte, est sans doute à l’origine de la confusion.
En effet, le château représenté sur la carte postale, correspond à
celui, toujours visible, qui se trouve
à l’entrée de la commune de Neuville sur Escaut, sur la gauche avant
le canal.
Mais
à Roeulx, une maison de maître, située dans une grande propriété, a
été assimilée à un château.
Dénomination surfaite, exprimée par les habitants de l'époque.
Construite en 1810, pendant le Concordat, elle servait de presbytère.
Sur le fronton de la porte d'entrée, on pouvait y lire cette
inscription : l'aigle disparaîtra (Napoléon)
et les lys refleuriront...
Voici quelques photos.
Un plan de rénovation de
l'habitation, datant de 1907
Il
est difficile de lui attribuer une date de construction, mais cette
grande batisse a été la
propriété dans les années 20 d'un négociant en vins, Amédé Soualle.
Peu
avant la guerre, le "château" avec son propriétaire, Amédé Soualle, en
uniforme
de pilote et son mécano en 1939.
Le
"château" qui a subit des dommages, suite à un bombardement en mai
1940.
Pour l'histoire, il parait que ce bombardement ne visait qu’un arbre
très élevé du jardin,
qui servait de repère aux artilleurs (allemands, ou français).
En
1917 une bien singulière aventure est arrivée au "château".
Il fût réquisitionné par les allemands (les Ulhans), pour être
transformé en casino !
Le document ci-dessous l'atteste.
Cette
occupation eu pour conséquence le pillage en règle de la cave.
Comme l’affirme également l'autre document ci-dessous, des centaines
de bouteilles de vin de grands cru,
comme le Château la Dominique et le Château Gazin, se sont
volatilisées…
Aujourd’hui,
le « château » a totalement disparu. La dernière
propriétaire, madame Averland, fut expropriée
par la mairie dans les années 56/58. La municipalité voulait en effet
construire une nouvelle église, avec les
sommes allouées pour les dommages de guerre, l'ancien édifice
religieux étant sérieusement "ébranlé"
par les bombardements.
D’après
des personnes qui on travaillé chez Amédé Soualle, la très grande
propriété était entourée par
un mur de briques, qui longeait de part et d'autre, 2 sentiers, qui
sont devenus aujourd'hui rues
Emile Zola et Gabriel Peri. La partie arrière de ce mur existe encore.
Cette photo montre l'entrée de la propriété, située face à la ferme Fovez (rue Emile Zola).
La position du « château » était semble-t-il, parallèle à ce mur.
La propriété englobait la nouvelle église,
les ateliers municipaux actuels et les deux habitations donnant sur
les rues Zola et Péri.
Une reconstitution approximative donne un aperçu de son emplacement.
Une
maison destinée au personnel domestique, faisait face à la mairie (qui
n’était pas encore construite
sur son emplacement d'aujourd'hui). Une autre, située côté rue Gabriel
Péri, avait été construite pour le jardinier.
Fête
des Fleurs dans les années 30, autour de la propriété. Le parc
fournissait la grande majorité des fleurs pour
ces "processions".
On reconnaît parfaitement sur les deux photos ci-dessous, l’école
Saint-Rémi au fond, (avec la cime des 4 noyers),
et le mur d’enceinte de la ferme Fovez sur la droite.
Sur la gauche, le mur, n'existe plus. Une habitation et les ateliers
mucipaux ont changé l'environnement.
Les enfants défilaient... sur la rue Emile Zola d'aujourd'hui. Eh oui
!
Quelques aquarelles de 1936, extraites de la collection de Thierry Soualle